Pr. Amal Bourquia: Une néphrologue engagée qui affectionne les défis
Casablanca – Le Pr. Amal Bourquia, néphrologue et experte en éthique médicale, est une personnalité forte qui se distingue par sa volonté de relever les défis et l’abnégation dans le travail, des atouts qui l’habilitent à être présente sur plusieurs fronts de manière équilibrée et bien mesurée, tout en veillant à être proche de ceux qui en ont besoin en cette période de crise sanitaire provoquée par le coronavirus.
Elle est très exigeante d’abord envers elle-même mais également envers son environnement médical et social, car elle estime avoir une mission bien définie à accomplir dans la vie, celle du don de soi et de partage avec ses compairs partout dans le monde.
La néphrologue, qui a construit une bonne réputation auprès de ses patients et dans le milieu professionnel à Casablanca, est donc l’exemple des femmes engagées sur plusieurs fronts. D’abord, elle est connue par sa persévérance dans le traitement de ses patients, avec qui elle entretient des relations de proximité et de cordialité. Elle est aussi une actrice associative à travers l’Association “Reins”. Enfin, c’est une écrivaine prolifique qui compte à son actif 14 ouvrages jusqu’à présent.
Au cours de ses multiples interventions dans différents forums, elle aime toujours répéter que “c’est seul le travail sérieux qui compte au bout du compte et c’est aussi la condition sine qua non pour être constamment productif et efficace”.
C’est pourquoi elle fait montre d’une grande générosité dans son travail et ne rechigne jamais quand il s’agit de monter au front. Cette endurance et les connaissances empiriques accumulées au fil des ans sont autant d’arguments lui procurant une capacité indéniable à convaincre les autres de ses idées et du bien-fondé de son expertise professionnelle.
Il suffit de rappeler son combat et son engagement, au côté d’autres personnes, sur la question de la transplantation d’organes. Des années d’activisme qui ont abouti à l’ouverture de registres dans les tribunaux pour le don d’organes. Elle a fait de même pour faire avancer d’autres idées ayant donné de grands espoirs aux malades arrivés au stade de l’hémodialyse.
Le contact direct avec cette spécialiste reconnue révèle une autre facette de sa personnalité. Loin de l’image du médecin engagé et de la figure médiatique, on découvre une femme simple, humble, toujours souriante et disposée au débat.
Elle ne dissimule pas sa passion et sa prédilection pour le travail sur le terrain, notamment à travers l’organisation des caravanes médicales, comme elle l’avait fait à maintes reprises au profit de plusieurs régions, y compris les provinces du sud du Royaume.
Elle parle avec fierté de ces opérations, dont elle se rappelle dans les moindres détails. A ses yeux, c’est une question cruciale car cela touche aux services de santé de proximité, à l’action humanitaire et solidaire particulièrement dans les zones défavorisées, qui ont besoin de ce genre de prestations.
Dans son cabinet, le Pr. Bourquia est dans son élément. C’est là où elle se sent en vie et peut exprimer tout l’intérêt qu’elle porte à ses patients, surtout lorsqu’il s’agit d’enfants, ces petits êtres innocents frappés par la maladie et devant être entourés de toute l’affection nécessaire.
Tout médecin fidèle à son serment se doit de traiter ses patients avec humanisme, confie-t-elle à la MAP, ajoutant que les blouses blanches ont toujours gardé un lien étroit avec la société et la santé des citoyens et, sous cet angle, le traitement est complété par des aspects psychologiques.
En raison des complications engendrées par la crise sanitaire, les malades chroniques, dont les insuffisants rénaux, se sont retrouvés démunis face à l’épidémie et des restrictions de déplacement, qui les ont privé des contrôles de routine et des consultations en cas de survenance d’un imprévu. A cet effet, le Pr. Bourquia ressent le devoir de redoubler d’efforts pour honorer ses engagements envers des patients doublement impactés par la conjoncture.
Elle reconnaît la difficulté de cette mission et affiche des inquiétudes sur les méfaits du virus sur ces personnes répertoriés comme vulnérables face à la contamination. D’où la grande importance de renforcer la confiance des équipes médicales et de les mobiliser pour s’acquitter convenablement de leur devoir professionnel dans ces circonstances.
“Personnellement, je n’ai pas peur de travailler dans de telles conditions, en dépit des difficultés que nous rencontrons”, affirme-t-elle, ajoutant que le souci majeur est de sauver des vies et d’apporter du réconfort aux malades chroniques.
La volonté de relever les défis, de faire face aux difficultés et d’œuvrer pour leur trouver des solutions appropriées a marqué la vie d’Amal Bourquia depuis sa tendre enfance, ce qui justifie son choix de suivre des études de médecine. “C’est la médecine qui m’a choisi”, dit-elle sur le ton de la plaisanterie, rappelant qu’elle avait opté pour la spécialité de la néphrologie parce que c’était une discipline nouvelle à l’époque. Une nouvelle preuve de son goût du défi.
Au terme de son cursus à la Faculté de médecine de Casablanca, elle est allée poursuivre sa formation à l’étranger. Son retour au bercail va coïncider avec la création du premier centre de dialyse à l’hôpital Ibn Rochd à Casablanca. A partir de 1986, le cap sera mis sur la greffe d’organes.
Elle s’est consciemment orientée vers les maladies rénales chez les adultes et les enfants, du fait que cette discipline n’existait pas encore dans plusieurs pays, essentiellement en Afrique subsaharienne, où elle a beaucoup travaillé sur cette question.
La clé de la réussite est de se fixer des objectifs dans la vie et à se donner les moyens de les réaliser. C’est le conseil qu’elle donne aux jeunes filles marocaines, qui doivent prendre leur destin en main et à ne pas baisser les bras devant les difficultés, quelles qu’elles soient.