La consécration de la culture du don, nécessaire pour le développement de la transplantation d’organes (prof Amal Bourquia)

La consécration de la culture du don, nécessaire pour le développement de la transplantation d’organes (prof Amal Bourquia)

Casablanca-La consécration de la culture du don au sein de la société est un élément nécessaire pour le développement de la transplantation d’organes, a affirmé la professeure Amal Bourquia, spécialiste en néphrologie, dialyse et transplantation.

Dans un entretien à la MAP à l’occasion de la Journée mondiale du don d’organes et de la greffe (17 octobre), Mme Bourquia a mis l’accent sur l’importance de traiter ce sujet avec sincérité en consacrant la culture du don pour sauver des vies humaines car, a-t-elle dit, « le soin par la dialyse coute extrêmement cher », rappelant à ce propos l’importance des campagnes de communication et de sensibilisation.

Le don d’organes est géré par la loi 16-98 qui incite toute personne capable de faire don de ses organes de se porter volontaire, a précisé Mme Bourquia, soulignant qu’il s’agit d’une personne récemment décédée ou celle en état de mort cérébrale, mais dont les organes sont toujours vivants.

Selon la professeure Amal Bourquia, également présidente de l’association REINS, la loi n’autorise pas une personne en état de mort cérébrale de faire don de ses organes, si elle n’avait pas exprimé ce souhait de son vécu en se faisant inscrire sur le registre des donneurs tenu par le président du tribunal de première instance ou sur les registres ouverts au niveau des hôpitaux.

Elle a, dans ce sens, plaidé pour la modification de cette loi à l’instar des pays qui enregistrent un taux élevé d’actes de don d’organe (France, Belgique et Espagne), et qui ont adopté des loi autorisant le don de manière automatique à l’exception des personnes qui se sont opposées de manière manifeste au don.

La modification de la loi permettra de développer la transplantation des organes, « car on ne peut pas rester sur cette cadence surtout que seulement 1200 personnes sont enregistrées sur les listes de don », a remarqué Mme Bourquia.

S’agissant de la contribution de l’association REINS pour atteindre ces objectifs, Mme Bourquia a rappelé les actions de sensibilisation et de communication mises en place au sein des tribunaux pour encourager les gens à adhérer à cette opération, ajoutant que « le juge en charge de cette opération donne des explications à ceux qui le désirent et leur explique comment la loi protège les donneurs ».

« Nous essayons de convaincre les gens qui hésitent à franchir le pas », a-t-elle dit, ajoutant que ce sujet a été toujours évoqué lors des caravane médicales organisées dans les villes et les campagnes pour consacrer la culture du don au sein de la société.

Même avant la période liée à la pandémie, l’association a mis en place des affiches et des films pour faire circuler la bonne information, a rappelé Mme Bourquia, ajoutant: « Nous incitons également les gens à s’orienter vers le conseil des oulémas pour connaitre la position de la religion à ce propos ».

Le rôle de l’association est certes important, mais pas suffisant à lui seul « d’où la nécessité de conjuguer les efforts de tous pour un résultat optimal ».

S’agissant des perspectives de la transplantation des organes, Mme Bourquia a jugé nécessaire de « tirer profit de l’expérience de nos voisins espagnols qui ont fait un travail de base en allant vers les usines, les hôpitaux, les facultés et les écoles pour sensibiliser à l’importance de cet acte ». De ce fait, ils occupent actuellement des places très avancées en la matière.

S’arrêtant sur les opérations d’hémodialyse, Prof Bourquia a soutenu qu’elles revêtent une grande importance, mais elles restent très couteuses et ne constituent pas une solution définitive, ajoutant que quand il s’agit d’une insuffisance rénale et cardiaque, le problème est beaucoup plus complexe.

Il est ainsi primordial, a souligné l’experte, de « penser sérieusement » à ce problème qu’elle estime être beaucoup plus social que médical, ajoutant que si l’hémodialyse a offert de nouvelles opportunités de vie pour les patients, la greffe d’organes est en mesure de donner beaucoup plus d’espoir.

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