Depuis 2005, l’OMS a promulgué la journée mondiale du don d’organe qui se tient, chaque année, le 17 octobre. Des milliers de patients subissent toujours l’angoisse de l’attente alors qu’on sait que chaque jour passé sur la liste dans l’espoir d’une greffe est une perte de chance.
Chaque jour, des hommes, des femmes et des enfants meurent faute d’avoir pu être transplantés à temps, alors que la médecine aurait été en mesure de les sauver.
Ainsi, au Maroc et selon le ministère de la Santé, les opérations de transplantation d’organes et de tissus humains ont connu une hausse remarquable.
Selon un communiqué du ministère de la Santé, un total de 460 greffes de rein, a été réalisé, au Maroc, avec une cadence qui s’est accélérée de manière spectaculaire entre 2010 et 2015 avec 220 opérations.
Pour Mme Amal Bourquia, Professeur de Néphrologie, Experte en Ethique, Présidente de l’association REINS, « le nombre de 460 greffes de rein a été réalisé sur une période de 30 ans et non pas cinq ans. En plus de cela, c’est un nombre dérisoire qui n’honore pas le Royaume surtout devant une demande sans cesse croissante. 19000 dialyses et le chiffre ne cesse d’augmenter! »
Selon le ministère de la Santé, les hôpitaux marocains ont réalisé plus de 3000 greffes de cornées, 63 greffes de lobes d’oreilles, 13 greffes de foie, ainsi qu’une greffe de cœur. Par ailleurs, 90 greffes ont été réalisées grâce aux organes provenant de donneurs décédés.
« A mon avis, le Maroc a fourni d’énormes progrès, en revanche, cela reste très insuffisant et des efforts considérables restent à faire. Notre association a exploré toutes les voies: travaux, communication, publications, films, signatures groupées…et moins de 1000 personnes sont inscrites!! », nous confie Mme Amal Bourquia.
Sur le plan organisationnel, le ministère a fait état de la création d’une banque d’organes et de tissus humains à Marrakech et à Rabat, soulignant l’activation de plusieurs institutions, notamment le Conseil consultatif de transplantation d’organes humains, les Comités du don d’organes et des tissus humains, les unités de coordination des prélèvements d’organes et de tissus au sein du réseau hospitalier.
Toutefois, les efforts déployés par le ministère de la Santé en vue de renforcer et de promouvoir les opérations de greffe d’organes et de tissus humains restent insuffisants pour ériger le don et la transplantation d’organes, qui constituent le traitement unique et de dernier recours à plusieurs maladies incurables.
« Nous devons s’engager dans cette voie, nous devons tous se mobiliser pour sauver nos concitoyens. Le changement de la loi semble être la meilleure solution cela va permettre à tous les Marocains de réfléchir à leur attitude vis-à-vis du don d’organes et d’en discuter avec leurs familles, pour aider nos malades », conclut Mme Bourquia.